
Comparaison des statuts: Auto-entrepreneur, SASU, CDI







Choisir entre auto-entrepreneur, SASU et CDI est une étape stratégique dans la construction de votre parcours professionnel. Ces trois statuts présentent des différences majeures en termes de fiscalité, protection sociale, souplesse, responsabilité et perspectives d’évolution.
Pour les entrepreneurs individuels, freelances ou salariés en reconversion, comprendre ces distinctions permet d’aligner son statut juridique avec ses objectifs de carrière et son niveau de risque acceptable.
Pour les entrepreneurs individuels, freelances ou salariés en reconversion, comprendre ces distinctions permet d’aligner son statut juridique avec ses objectifs de carrière et son niveau de risque acceptable.
«Le bon statut n’existe pas : il existe le statut adapté à votre projet et à votre vision.»
Les caractéristiques clés des trois statuts
Avant d’analyser les avantages et contraintes, voici une vue d’ensemble comparative des principales caractéristiques.
Critères | Auto-entrepreneur | SASU | CDI |
---|---|---|---|
Création | Simple, rapide, gratuite sur l’URSSAF | Formalités juridiques plus lourdes (statuts, dépôt de capital, annonce légale) | Contrat de travail |
Fiscalité | Impôt sur le revenu (micro-BIC/BNC) | Impôt sur les sociétés (IS) ou IR sur option | Impôt sur le revenu sur salaire |
Protection sociale | Régime social des indépendants (SSI) | Régime général (assimilé salarié) | Régime général |
Responsabilité | Illimitée (sauf option EIRL) | Limitée aux apports | Aucune (hors faute grave) |
Plafond de chiffre d’affaires | 77 700 € (services) / 188 700 € (ventes) | Aucun | Aucun |
TVA | Franchise possible sous seuils | Soumise à TVA | Non concerné |
Comptabilité | Simplifiée (livre de recettes) | Complète et encadrée | Aucune à gérer |
Charges sociales | Environ 22 % du CA | Environ 45 % du revenu | Environ 25 % du salaire brut |
Souplesse | Très élevée | Élevée | Faible |
Accès au chômage | Non | Oui (sous conditions) | Oui |
Évolution possible | Vers SASU ou EURL | Vers SAS | Interne ou reconversion |
Les avantages et limites de chaque statut
Le statut d’auto-entrepreneur : simplicité et démarrage rapide
Atouts :
- Création facile et gratuite sur le site de l’URSSAF
- Comptabilité ultra allégée
- Franchise de TVA possible
- Charges sociales proportionnelles au chiffre d’affaires
- Idéal pour tester une activité ou exercer en complément d’un emploi
Limites :
- Plafond de chiffre d’affaires contraignant
- Pas de déduction des charges réelles
- Protection sociale réduite (retraite et indemnités faibles)
- Absence d’assurance chômage
- Responsabilité personnelle sur les dettes
Exemple : Julie, graphiste freelance, a lancé son activité sous le régime de la micro-entreprise avant de passer à la SASU après un an.

La SASU : la souplesse du dirigeant associé unique
Atouts :
- Responsabilité limitée au montant du capital (dès 1 €)
- Déduction des charges réelles (frais professionnels, matériel, etc.)
- Régime social protecteur (assimilé salarié)
- Image professionnelle crédible pour les clients et investisseurs
- Possibilité d’évolution vers une SAS avec associés
- Versement de dividendes (soumis à la flat tax à 30 %)
Limites :
- Création plus complexe et coûteuse (en moyenne 300 à 1 000 €)
- Obligation d’un expert-comptable
- Cotisations sociales élevées (~45 %)
- Formalités juridiques régulières (AG, comptes annuels)
Exemple : Karim, consultant en marketing, a choisi la SASU pour optimiser sa fiscalité et développer une activité auprès de grands comptes.

Le CDI : sécurité et stabilité
Atouts :
- Revenu fixe et protection sociale complète
- Assurance chômage et congés payés
- Accès à la formation professionnelle et à la mutuelle d’entreprise
- Aucune gestion administrative ou fiscale
Limites :
- Manque de flexibilité et dépendance à l’employeur
- Imposition directe sans optimisation possible
- Moins d’opportunités de développement personnel rapide
Exemple : Clara a conservé son CDI pour sécuriser ses revenus avant de préparer un projet entrepreneurial.
Comment choisir le bon statut selon votre profil ?
Le choix du statut dépend de plusieurs critères :
- Votre objectif professionnel : tester une idée, créer une entreprise ou rechercher la stabilité.
- Votre tolérance au risque : capacité à investir et à assumer les charges.
- Votre besoin de protection sociale : retraite, assurance maladie, chômage.
En résumé :
- Vous débutez ou testez une activité → Auto-entrepreneur
- Vous développez une activité durable → SASU
- Vous privilégiez la stabilité → CDI
Impacts fiscaux et sociaux : ce qu’il faut savoir
Aspect | Auto-entrepreneur | SASU | CDI |
---|---|---|---|
Impôt | IR – micro-BIC/BNC (abattement forfaitaire) | IS ou IR sur option | IR sur salaire |
Cotisations sociales | 22 % du CA | 45 % du revenu net | 25 % du salaire brut |
TVA | Franchise possible | Soumise à TVA | Non applicable |
Régime de retraite et maladie | SSI | Régime général | Régime général |
Chômage | Non | Oui (si salarié) | Oui |
Selon l’INSEE (2024), près d’un créateur d’entreprise sur deux débute en micro-entreprise avant d’évoluer vers une SASU.
Coûts et responsabilités : ce qui change
- Auto-entrepreneur : aucun capital exigé, responsabilité personnelle sauf option EIRL.
- SASU : capital minimal de 1 €, responsabilité limitée aux apports, mais coûts de création plus élevés.
- CDI : aucune responsabilité financière personnelle.
Astuce : la déclaration d’insaisissabilité permet de protéger vos biens personnels en cas d’activité indépendante.
Optimiser sa fiscalité selon le statut
- En auto-entreprise : le versement libératoire est intéressant si votre taux marginal d’imposition est faible.
- En SASU : l’optimisation passe par la combinaison rémunération + dividendes.
- En CDI : les plans d’épargne salariale (PEE, PERCO, PER) sont des leviers d’épargne défiscalisée.
Exemple : en SASU, un dirigeant peut déduire ses frais professionnels, ce qui n’est pas possible en micro-entreprise.
Outils et simulateurs utiles
Pour évaluer le statut le plus avantageux selon votre situation :
- Portail Auto-Entrepreneur – estimation des cotisations micro-BIC/BNC
- LegalPlace – comparateur SASU / micro-entreprise
- Urssaf.fr – simulateur officiel de charges sociales
- Pôle Emploi – simulateur de droits au chômage
- Impots.gouv.fr – calcul de l’impôt sur le revenu
Choisissez votre statut : outil de simulation
Un formulaire interactif peut aider à orienter votre choix selon vos besoins :
- Objectif : tester / entreprendre / rester salarié
- Revenu souhaité : < 30 000 € / 30 000 à 80 000 € / > 80 000 €
- Risque accepté : faible / moyen / élevé
- Protection sociale recherchée : oui / non
Résultat automatique :
- Tester → Auto-entrepreneur
- Entreprendre durablement → SASU
- Sécurité prioritaire → CDI
Faire évoluer son statut : de la micro-entreprise à la SASU
Passer de la micro-entreprise à la SASU est fréquent dès que le chiffre d’affaires dépasse les seuils ou que la structure se professionnalise.
Étapes principales :
- Clôture de la micro-entreprise via l’URSSAF
- Rédaction des statuts de la SASU
- Dépôt du capital social
- Publication d’une annonce légale
- Immatriculation au greffe
Cette transition permet de déduire les charges réelles, facturer sans plafond et bénéficier d’un cadre fiscal plus modulable.
Ressources pour approfondir
- Service-public.fr – Choisir un statut juridique
- Bpifrance Création – Comparatif des statuts
- Urssaf – Création d’entreprise
- Infogreffe – Formalités de société
Bien choisir son statut : le mot de la fin
Le choix entre auto-entrepreneur, SASU et CDI dépend de votre ambition, de votre profil de risque et de vos besoins de protection sociale.
- Pour la simplicité et la flexibilité, l’auto-entreprise est idéale.
- Pour bâtir une activité solide et évolutive, la SASU est la meilleure option.
- Pour la stabilité et la sécurité, le CDI reste une référence.
Conseil : avant toute décision, consultez un expert-comptable pour simuler vos revenus nets et vos charges selon chaque statut.